Quand je fais mon marché, j'essaie de me débarasser de mes piècettes abîmées, elles font tâches au beau milieu de mes lingots.
Mais la loi de l'échange est telle que j'en reçois plus que je n'en donne.
Bientôt, mon porte-monnaie, devenu fourni, change de couleur. Il ne brille plus quand je vais faire mes courses. Je n'aime plus aller au marché...mais alors, que manger ?
Quelques temps plus tard, mon porte-monnaie est bien troué et pourtant les piècettes à la rougeole y restent hiberner. De temps à autre, je reçois à nouveau un lingot. Alors je me dis que la vie de ma quincaillerie va reprendre. Cela m'occupe un moment ; je retourne au marché. Mais tout cela ne sert qu'à recouvrir d'un pâle hâlo ma monnaie rouillée.
Finalement, j'ai voulu jeter mon porte-monnaie, devenu plus gras qu'un cabas. Au bord d'une route, du haut d'une falaise, j'ai essayé de m'en séparer. Mais, au crépuscule, il revient me hanter sur ma table de chevet, des embruns de tempête plein les poches pour me rappeler qu'il ne se laissera pas abandonner.
Anima Antris
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