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Quelques pages très utiles pour comprendre et naviguer sur ce blog

jeudi 23 décembre 2010

On peut bien risquer d'y laisser sa plume




Chers lecteurs, bonsoir (ça fait bien longtemps qu’on ne vous avait pas choyés ainsi, hein ? Comme je vous comprends) !

Aujourd’hui est un grand jour (d'ailleurs, les jours rallongent. C'est tellement bien qu'il fallait qu'on partage ça, vous et moi. M'en voulez pas.) Vous en doutiez ? Vous pensiez qu’il serait minable comme les autres ? Que votre vie poursuivrait lentement le cours normal des choses, dans la morosité de chaque geste, sempiternellement insipide et rarement éclairée par le vif éclat du Sous-espace Sale (et du bidet de votre tante maniaque au fin fond de St Agrieuset sur Côte d’Estampe), embellissant votre visite chez notre bon vieux Mozilla à chaque fois que vous vous coulez dans ses recoins par pur ennui, parce que la simple idée de sortir a écorché votre âme d’intellectuel torturé, points d’interrogation ? Eeeh, oui, le sous-espace est un lieu de vie convivial qui accueille les âmes égarées sur la toile, comme il m’a recueillie moi, alors que je me battais fougueusement avec mes petits poings contre la réalité de la vie (en y ajoutant le bon lot de désillusions grotesques qu’elle apporte), et surtout contre mon blog, qui me fait des crises de jalousies insensées, et des scènes dites de « page blanche » tragiques. Il fallait que nous nous laissions respirer…

A l’heure où je parle, je publie toujours sur ledit blog, mais je ne suis pas sûre que vous vous y plairez, ni même que vous y trouverez le même réconfort qu’ici. D’ailleurs, suis-je en droit de diffuser ostensiblement l’adresse d’un Over Blog sur un Blogspot aussi illustre que celui-ci ? Non, décidément, je ne compte pas vous révéler que mon adresse est senseless.over-blog.com. C’est inutile d’insister.

Mais revenons à nos supions (je ne compte pas adhérer à ce fameux et ridicule culte de la loutre, ne comptez pas sur moi) : si le Sous-espace ne remplacera jamais l’immangeable ramassis de phrases qui me tient lieu de blog personnel, il pourra –il me semble – se battre à ses côtés fort bien, avec toutes les nouveautés que cela implique. En premier lieu, j’aurai des collaborateurs. Aah! la vie de famille. Quel meilleur moyen pour se connaître que le partage des écritures, étroitement entrelacées pour une même cause, pour un même espace - non seulement sous, mais sale, web, café, et littéraire – dans la recherche perpétuelle de sa personnalité profonde, de sa jeunesse perdue, de son pain (perdu lui aussi) quotidien qu’est la fine écharpe de sens qui se dessine sous nos écrits tout juste fœtus, parfois un peu grossièrement formés ? Au fond, je ne rêvais pas de meilleure occasion pour me donner confiance, support et pour apaiser mes angoisses de petite écrivaillonne de province qui crayonne des feuilles A4 en entonnant du Christophe Maé (et là, je sens que je vous inquiète, doucement…).

En second lieu, je publierai sous un pseudonyme, un masque vengeur que j’endosserai au moment sacrilège de la publication (ça me rappelle les bals masqués d’antan, avec les décolletés vertigineux, les robes en toiles polychrome et les fards rouges sur les joues dissimulées par un masque peint d’une expression satirique. Se tromper de personne…N’est-ce pas là la chose la plus dangereusement excitante du monde : le quiproquo, les croisements incertains, l’inavoué et le « Hé Barnabé ! », « Non, moi c’est Paul. », « Hé Eugène ! », « Non, moi c’est Barna…Oh, te voilà, Paul ! »). C’pas que ça change une myriade de choses, mais c’est fun. Et trop de fun, ne tue pas le fun, ça rend simplement l’existence plus fluide. Admettons que je me glisse dans une nouvelle peau, douce et chaleureuse, imagée et tendre…Peut-être mettrai-je plus de cœur à la tâche ardue qu’est la formation de phrases, la créations d’engrenages épiques, de syntaxes élaborées, de vocabulaire varié ? Car c’est ce que nous sommes, ici. Simplement des ouvriers, avec plus ou moins d’outils, et une même envie de montrer notre modeste œuvre.

Puis, il fallait le remarquer (si, il fallait ! Pardon ? C’était difficile à trouver ? Mais je m’en contrefiche ! Il fallait le savoir, point !) le Sous-espace se limitait jusqu’à aujourd’hui aux seuls porteurs de vieille conscience, et je suis la première enfant à poser ma plume sur cette parcelle d’échange : vais-je réussir à apporter la moindre jeunesse à ce web café ? Est-ce que le dandysme me fera la place ? Est-ce que c’est vraiment important ? Est-ce que j’ai bien fermé le robinet en allant m’abreuver entre le 3ème et 4ème paragraphe de ce premier article inquiétant ? Est-ce que c’est parce que je porte une chapka et des bracelets rouges qu’on me fustige de propagande communiste dans la cafétéria du lycée ? Est-ce que Kafka est vraiment parmi nous ? « Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie » ?

J’ose espérer que le Sous-espace saura m’apporter son lot de réponses, que ma plume saura s’affirmer grâce à l’admiration que suscite et susciteront l’écriture de mes congénères – dont je ne connais pas la moitié autant que je ne le voudrais – et que dans un magnifique élan chargé de jeunesse, je saurai franchir, vive et preste comme un oiseau (c’est tellement simple, l’écriture : il suffit d’emprunter à d’autres ce qui ne nous appartient pas, hé hé) cette nouvelle étape.

Car, la jeunesse, mes amis…La jeunesse ! Celle qui boit au ruisseau, celle qui court dans la boue, celle qui couche dans le bruit, celle qui pointe tout du doigt, celle qui sourit ici-bas, vous y êtes ? Oui, cette jeunesse-là. Laissez-moi vous faire un pan descriptif (juste un ! Juste un, et après c’est fini, j’vous jure. Allez…Juste un pan. Un petit pan de rien du tout et je vous emmène chez-moi faire un bridge…Arf, merci, vraiment ça m’touche.)

DEBUT D’UN PAN DESCRIPTIF.

Nous étions tous les trois (jusque là, tout le monde suit ?) ce soir-là dans les rues de Marseille. Il faisait froid, et le mistral parcourait vivement les trottoirs pour se glisser le long de notre dos, nous accompagnant dans notre marche silencieuse. Nos pas bruissaient dans l’air, et notre souffle formait de jolies volutes blanches qui s’écrasaient contre mes yeux. Nous avions rendez-vous, au numéro 134 de la rue Horace-Bertin. Les maisons semblaient mortes et la ville bien triste pour un samedi soir (Marseille quand tu nous tiens). Nous nous arrêtâmes devant le numéro 134, et sans sonner, nous nous engouffrâmes dans la bâtisse avec le sourire. Aussitôt le chaud libéra définitivement nos membres jusque là engourdis, et gentille et douce, je parcourus du regard la pièce. Ses murs étaient tapissés de tentures rouges et orangées. Au fond du petit espace, un jeune homme aux yeux constamment ronds versaient de la bière brassée dans (MILIEU D’UN PAN DESCRIPTIF) de grandes chopes grises. Devant s’étalaient une quarantaine de chaises au-devant desquelles était installée une petite scène avec des planches en bois noir et des tapis orientaux. En suivant les poutres du plafond, on comprenait alors que cette petite taverne chaude se situait sous la rue Horace-Bertin, dans les bas-fonds de la ville, donnant alors à la salle une allure secrète et cachée. Les rires formaient une délicate ambiance festive, tandis que je commandai un verre de vin rouge. La scène, vide, semblait attendre quelqu’un ou quelque chose, et au lieu de discuter avec les autres, je décidai d’attendre que la musique ne commence, dans un fauteuil confortable près du feu qui jetait sur les tentures rouges un éclat idéal, ajoutant à l’espace un côté cale de péniche, fond de bateaux. Peut-être étions-nous d’ailleurs en-dessous du niveau de la mer.

FIN D’UN PAN DESCRIPTIF (Ce fut court, mais bref.)

Mais, comme de coutume, je digresse (« graisse ! ») et il est temps de traduire une version latine. Il est d’ailleurs toujours temps de traduire une version latine.

Post Scriptum : j’ai toujours l’espoir que vous saurez me saisir en plein vol, plutôt que dans la formalité qu’est la présentation ici-bas. Voilà pourquoi, la quintessence même de ce premier texte vous échappe (maintenant, vous savez, et vous pouvez vous indigner sauvagement. « Quoi ? On nous avait promis une présentation, et on nous sert un infâme mélange salé sucré, qui ne sait ni où il va, ni ce qu’il dit, et qui pose des questions au lieu de donner des réponses ?! » Je le savais : vous m’adorez déjà).

Quoi de plus beau qu’un lecteur indigné, je vous le demande…

Affectueusement,
Elenor

5 commentaires:

  1. Bah, de toutes manières, ton blog est déjà en lien dans la barre latérale droite ^^.

    Bienvenue néanmoins ! Une belle entrée en matière, et de nombreuses promesses. Une affaire à suivre, donc. ;)

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  2. Ah, qu'elle est magnifique, cette barre latérale ! Quelle sensibilité, quelle vertigineuse beauté...Non, vraiment, Marcel, cette barre est géniale. ;)

    Et merci...

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  3. Bienvenue cher amie.

    Vous m'obligez à soigner plus encore l'écriture de mon prochain article. Cela nous permet au passage de constater que la concurrence mène au progrès.


    Arman.

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  4. Il ne me semblait pourtant pas que le style de la poule en cavale entrait en rivalité -ou concurrence- avec le tien ...

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  5. Je ne suis pas sûre de la justesse de votre remarque, cher Arman - et surtout prenez garde aux apparences - mais si je peux vous élevez encore plus que vous ne l'êtes déjà, alors je suis ravie.

    Joyeux Noël.

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